Face à l’état d’urgence touristique actuel, les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration sont menacés. La semaine dernière, j’ai participé à une réunion de travail très constructive avec l’UMIH 06 Antibes Juan les Pins.
Aujourd’hui, grâce à nos échanges, je souhaite leur apporter des solutions concrètes pour les accompagner économiquement durant cette crise du COVID19.

🖊️ J’ai écrit au Premier ministre Jean Castex afin de relayer les demandes de la profession via un 𝐩𝐥𝐚𝐧 𝐝𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐢𝐧𝐮𝐢𝐭𝐞́ 𝐝’𝐚𝐜𝐭𝐢𝐯𝐢𝐭𝐞́ 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐬𝐞𝐜𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐥’𝐡𝐨̂𝐭𝐞𝐥𝐥𝐞𝐫𝐢𝐞 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐫𝐞𝐬𝐭𝐚𝐮𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧. Un plan qui comprend des mesures fortes et nécessaires pour éviter la faillite de 80 0000 entreprises et la destruction de 20% des emplois de cette filière.

Voici le contenu de cette lettre :

 

Monsieur le Premier ministre,

Le tourisme mondial est toujours paralysé par la crise sanitaire du coronavirus comme en témoigne malheureusement la recrudescence de Covid-19 qui n’épargne pas la France. Ce bouleversement, affecte gravement notre pays qui est la première destination touristique au monde, en entrainant des ruptures d’activités qui fragilisent profondément l’ensemble de notre économie française du tourisme et ses précieux emplois indélocalisables.

Sensible à ces difficultés qui affectent durablement les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration, j’ai souhaité rencontrer ces entrepreneurs lors du bureau de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) d’Antibes Juan-les-Pins dès le lundi 21 septembre 2020, pour leur témoigner de mon soutien et de ma détermination à leur apporter des solutions pragmatiques.

Certes, l’importance du plan d’urgence économique proposé par le Gouvernement durant les mois de mars à juin a permis de limiter les défaillances des entreprises du secteur de l’hôtellerie et de la restauration (HCR). Toutefois je regrette que le manque d’anticipation concernant votre plan de relance tardif, n’ai pas permis à ces acteurs de capitaliser sur la reprise d’activité comme cela a été le cas en Allemagne ou au Royaume-Uni.

Malheureusement, la crise n’est pas terminée et l’épidémie reprend, alors que les professionnels du tourisme n’ont pas eu le temps de se constituer une trésorerie qui leur aurait permis d’affronter le manque de revenus issu des nouvelles restrictions d’activités.

Par ailleurs, la recrudescence des infections au coronavirus témoigne à la fois du retard pris par le plan de relance, mais également de l’urgence qui doit imposer de nouvelles mesures pour accompagner cette seconde vague de détérioration de notre activité touristique.

Devant l’impérieuse nécessité de soutenir durablement une activité économique dégradée, et pour éviter la faillite de 80 000 entreprises et la destruction de 20% des emplois de l’hôtellerie et de la restauration qui pourraient intervenir dès le 1er janvier 2021, je vous propose dorénavant d’établir un plan de continuité d’activité prévoyant :

 

  • De suspendre le temps judiciaire pour une durée maximale de six mois, au nom du principe de précaution économique, afin de protéger nos entreprises en difficulté du risque de redressement ou de liquidation judiciaires car cette mesure peut sauvegarder nos entreprises et leurs emplois des risques de faillites ;

 

  • D’encadrer le taux d’intérêt maximal des PGE qui doit être plafonné à 1%, car j’estime qu’il est inadmissible de voire flamber les taux d’intérêt de ces prêts garantis par l’Etat à hauteur de 90% qui dépassent les 2,5% alors qu’ils étaient initialement fixés à 0,3% ; le monde de la finance doit jouer le jeu de la solidarité économique ;

 

  • De lisser les remboursements des PGE en allongeant la durée de leur remboursement sur douze années, vu les effets des nouvelles restrictions administratives d’activité sur les sommes empruntées ;

 

  • De décaler le début du remboursement des échéances du PGE à l’automne 2021 pour les établissements qui seront de nouveau confrontés à des fermetures administratives ;

 

  • D’ouvrir la possibilité de transformer les PGE en fonds propres sur le modèle allemand des banques territoriales qui rentrent au capital des entreprises car cela constitue un soutien alternatif durable entre des créanciers et des exploitants solidaires ;

 

  • D’élargir le financement le Fonds de soutien destiné aux entreprises en difficulté en renforçant la contribution des assureurs, qui n’ont pas indemnisé les pertes d’exploitation, alors qu’elles peinent toujours à retrouver leur clientèle et leur fonctionnement normal ;

 

  • De maintenir les conditions d’accès au Fonds de soutien à 50% de pertes du chiffre d’affaires ;

 

  • De procéder à une exonération totale des charges sociales pour les six prochains mois car les pertes irremplaçables des professionnels du tourisme, ne leur permettront pas d’honorer un simple report ;

 

  • D’abaisser la TVA dans le secteur HCR à 5,5% pour reconstituer une trésorerie manquante ;

 

  • De favoriser la mise en œuvre d’un dispositif d’activité partielle de longue durée plus juste, doté d’un accompagnement spécifique de l’Etat qui soit pris sur le modèle du dispositif de chômage partiel, car cette mesure représente une alternative intéressante au licenciement économique ;

 

  • De créer un statut d’intermittent du tourisme définissant un régime temporaire d’indemnisation chômage adapté aux conséquences exceptionnelles des ruptures d’activité continue dans le secteur HCR ;

 

Monsieur le Premier ministre, les crises sont toujours là, elles se multiplient et s’entrainent mutuellement avec une gravité particulièrement alarmante pour notre pays et les générations de demain.

Face à cette spirale de la crise, et considérant que les mesures prises par le Gouvernement ne sont pas suffisantes, je vous propose d’agir pour affronter l’état d’urgence touristique que traverse notre pays.

Tel est le sens de mon action, qui s’inscrit au-delà des postures partisanes pour répondre aux attentes légitimes de toute une filière tourisme envers la représentation politique, comme de mes propositions visant à sauvegarder nos entreprises et à préserver l’emploi.

 

En responsabilité, je vous prie de recevoir, Monsieur le Premier ministre, l’expression de ma plus haute considération.

 

Eric PAUGET