Madame la Présidente,

La France est durement frappée par une crise sanitaire majeure qui impacte fortement l’ensemble de notre activité économique et de nos concitoyens. Partout, l’insaisissable, l’invisible a subitement bouleversé notre mode de vie et confiné la moitié de l’Humanité.

Rien, ni aucune puissance ou entreprise n’auraient pu prédire ou anticiper un tel risque pandémique. Pourtant les pertes et les préjudices causés par cette catastrophe sanitaire du Coronavirus sont immenses.

Nombre d’artisans, d’employés, d’indépendants, de libéraux, de gérants, de dirigeants, d’hommes et de femmes assurant l’activité économique de notre pays sont aujourd’hui confrontés à l’angoisse d’une menace qui fragilisera durablement nos lendemains.

Par ailleurs, la récente reconnaissance de l’état d’urgence sanitaire voulu par le Président de la République, démontre toute la portée d’un phénomène exceptionnel et imprévisible d’une particulière gravité qui appelle à la solidarité nationale.

Vous le savez, les catastrophes existent et bien souvent, rien ne laisse présager de leurs risques ni de leurs conséquences. Cet impératif nous oblige donc à la plus grande anticipation sociétale en recourant à la prévention assurantielle.

En ce sens, je veux remercier l’ensemble des assureurs qui contribuent déjà au renforcement du fonds de solidarité par leur versement de 400 millions d’euros destiné à soutenir nos indépendants et nos petites entreprises actuellement en grandes difficultés. Néanmoins, en ces temps de catastrophe, la morale et l’éthique poussent nos concitoyens à s’interroger sur l’indispensable accompagnement commercial de leurs compagnies d’assurance.

Enfin, si je mesure l’extrême dimension des pertes qui s’établiront probablement entre 50 et 100 milliards d’euros, et l’impossibilité pour votre régime d’assurer les pertes de ce risque systémique dépourvu de primes spécifiques ; elle ne peut toutefois nous contraindre à l’immobilisme ni nous confiner au statut quo.

En effet hier comme demain, la nature et les hommes nous enseigneront encore le sens de l’imprévu ou de l’instabilité qui mène aux doutes, aux craintes ou à la détresse.

En responsabilité et devant l’absolu, j’invite donc la Fédération Française des Assureurs à mettre en place de nouvelles polices d’assurances dédiées à la prévention du risque pandémique qui répondra à la double nécessité d’un facteur d’optimisation assurantiel garant d’une juste indemnisation financière des futures menaces sanitaires.

Demeurant attentif, je vous prie de croire, Madame la Présidente, en l’assurance de mes sentiments les meilleurs.

Eric PAUGET