Merci à Nice-Matin d’avoir publié ma tribune concernant ma position sur le « projet de loi visant à conforter les principes de la République » et pour lequel j’ai voté contre.
Une tribune qui explique ce choix pour ce texte de renoncement face à l’islamisme radical.

« Refuser de traiter le communautarisme islamiste aujourd’hui, c’est cautionner le séparatisme de demain. »


« Ce à quoi nous devons nous attaquer, c’est le séparatisme islamiste ! » Quatre mois se sont écoulés depuis que le Président de la République a reconnu qu’il n’existait pas de séparatismes liés au catholicisme, au protestantisme, ou au judaïsme lors de son discours des Mureaux.

Seuls les écarts répétés du projet politico-religieux de l’islamisme avec les valeurs de la République, traduisaient désormais la constitution d’une contre-société du séparatisme islamiste. Malheureusement, une fois de plus, communication n’est pas action, et loin des grandes déclarations politiques, c’est finalement un texte de renoncement qui nous a été présenté.

Pourtant, l’arrivée de ce projet de loi confortant les principes de la République sur les bancs de l’Assemblée nationale, aurait pu être l’occasion d’ouvrir un débat apaisé sur le séparatisme islamiste qui gangrène notre pays. Il n’en est rien.

À l’évidence le manque de courage sur ce projet de loi, expédié de procédure accélérée en temps programmé par le gouvernement, a démontré toutes les limites du « en même temps ». En effet, ce texte ne nous permettra pas de combattre le communautarisme islamiste, car la majorité ne veut pas aborder ces sujets de fond.

Amendements irrecevables, ou simplement rejetés pour la seule posture politicienne, c’est avec un sentiment d’amertume né du musellement démocratique des travaux parlementaires, que je me dois néanmoins d’alerter sur ce risque communautariste qui fait le lit du terrorisme.

Mais comment cela aurait pu se passer autrement, quand la majorité fébrile n’ose même pas nommer ces dérives fondamentalistes qui prônent la supériorité de la foi religieuse sur la loi républicaine ? Les français méritaient mieux.

Garantir la prééminence des lois de la République sur la foi religieuse, rejeté !
Interdire le port du voile pour les personnes participant aux missions de service public, rejeté !
Exiger la neutralité religieuse des éducateurs sportifs, rejeté !
Insérer un module de sensibilisation à la laïcité durant la formation des professeurs, rejeté !
Autoriser le signalement des situations de polygamie par les prestataires sociaux, rejeté !
Interdire l’expression des imams condamnés pour terrorisme dans les mosquées, rejeté !
Autoriser la fermeture des mosquées qui prônent une idéologie religieuse contraire aux lois de la République, rejeté !
Rejeté enfin, la protection des éléments de vie scolaire permettant d’identifier nos enfants pour éviter une nouvelle affaire Mila.

Exit également les amendements relatifs au pavoisement obligatoire du drapeau tricolore dans nos mairies, ou encore à l’obligation d’afficher la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen dans nos classes jugés tout simplement irrecevables car sans lien avec les principes de la République !

Un amendement sur cinq n’a pu être étudié durant nos débats, alors que partout, il nous faut lutter contre l’islamisme et le repli communautaire qui prolifèrent dans nos clubs de sports, nos associations, nos écoles et nos entreprises.

Certes, la République n’a pas tenu toutes ses promesses d’intégration, mais sans tomber dans la stigmatisation ou l’amalgame, la France ne doit céder à aucune facilité ni rejeter aucun défi dans ses combats républicains. Ici, aucune religion ne pourra s’exonérer de la règle commune et jamais les lois d’une idéologie religieuse ne pourront être supérieures aux lois de la République.

En définitive, si la spiritualité est une richesse personnelle, la laïcité constitue notre bien commun, et nous ne devons rien céder à ceux qui tentent de nous diviser. Toutefois, sans aucune pudeur, ni aucune autre forme de tabous, il nous faudra aussi arrêter d’être naïfs, et avoir enfin le courage de regarder toutes nos vérités en face.

À quand sonnera le réveil républicain ?

Éric PAUGET
Député des Alpes-Maritimes